L'antre de la guilde des Dragons de Feu
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Message par krysjadepilou Dim 13 Déc - 20:51

c'est ce que j'ai fait pour ma part

krysjadepilou


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Message par Thyrus Lun 14 Déc - 1:23

Merci !

Alors voilà la suite ;-) :

Après le petit déjeuner, ma mère entreprit de recoiffer mes cheveux. Bien que j’y aie déjà consacré quelques minutes, elle n’était pas satisfaite.
- Je n’ai jamais vu de cheveux aussi rebelles, se lamenta-t-elle en démêlant un nœud. Pires que ceux de ton père.
- Il me ressemblait ? demandais-je avec une vive curiosité.
- Oui, cependant ses cheveux étaient bruns, les tiens sont noirs, comme les miens. Tu as aussi hérité de mes yeux gris… dit-elle songeuse.
- Pourquoi tu fais cette tête là ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
Je voulais en savoir plus.
- Aie ! criais-je. Tu me fais mal !
- Voilà, tu es présentable.
Je ne compris que plus tard qu’elle m’avait tiré les cheveux uniquement pour changer de sujet. Qu’est-ce que mes yeux, nos yeux, avaient de si spécial ? Il est vrai qu’on ne rencontrait pas des yeux gris à tous les coins de rue mais de là à dramatiser…
- Aujourd’hui, tu vas retourner chez Tom et tu lui donneras en même temps cette lettre de ma part.
Elle glissa une enveloppe dans ma veste en fourrure.
- Enfile ça, dit-elle. L’hiver devient froid.
Elle ferma soigneusement le col autour de mon cou, puis elle sortit quelques pièces d’argents d’un tiroir et me les mit en main.
- Tiens. Tu t’achèteras quelque chose, d’accord ?
- Merci, maman.
- Allez, file. Ne fait pas de bêtises et ne rentre pas trop tard !

Dehors, l’air frais de l’hiver finit de me réveiller. Le ciel pastel qui surplombait la ville donnait une teinte particulière au paysage. Comme ces tableaux qui étaient accrochés aux murs de la maison. Pour moi, Adonas était un grand tableau, calme, éternel, immuable. L’agitation gagnait les rues, comme chaque matin. Les femmes, équipées de leur panier à provision, s’affairaient devant les étals des poissonniers qui haranguaient la foule en prétendant détenir les produits les plus frais du marché. Des marchands nains sortaient de leur charrette en bougonnant et en maudissant le matin. Ils sentaient la bière dans une rayon impressionnant de telle sorte que la foule les évitait, mis à part certains bambins qui osaient leur tirer la barbe avant d’être réprimandés par leur mère. Un peu plus loin, un de ces même Nain bloquait une rue avec son chariot. L’engin avait perdu une roue et déversé son contenu sur le sol. Je décidai de m’approcher un peu plus et me faufilai dans la foule naissante. Le nain prétendait que la charrette devait être de conception elfique pour être aussi fragile, cependant tout le monde pouvait apercevoir l’emblème de Khiri-Oros sur le véhicule. Frappé sur de l’or, il représentait une montagne battue par la tempête Un jour, Nari m’avait emmené au marché avec elle et nous avions croisé une charrette similaire à celle-ci. Ce dont les Nains sont les plus fiers, m’avait-elle expliqué alors que je l’assaillais de questions, ce sont de leurs racines et de leur honneur. La montagne symbolise la profondeur et le caractère immuable de ces deux facettes de leur personnalité tandis que la tempête met en valeur leur ténacité. Le Nain transportait des oranges en provenance des rivages luisants, au sud, que la neige n’atteignait jamais. Ces petits êtres trapus étaient d’honnêtes commerçants, leur marchandise, réputée la plus fiable à l’ouest des montagnes du Khirigor, était sélectionnée avec soin dans les grandes cités pour être ensuite acheminée ailleurs à des fins commerciales. Les Nains possédaient de nombreux comptoirs de ce côté des montagnes. Un réseau de galeries souterraines, surprotégé pour résister aux gobelins et autres brigands qui rôdaient dans les terres sauvages, les reliait entre eux de telle sorte qu’en l’empruntant on pouvait parcourir d’énormes distances sans jamais voir la lumière du soleil. Malheureusement, les Nains gardaient les plans secrets et nul n’osait s’aventurer dans les dédales sans un guide.
Les oranges étaient assez rares et toute cette précieuse marchandise attirait la convoitise. Cependant, un regard noir bien placé du marchand suffisait à en décourager plus d’un, mais pas tous… La foule remua soudain, des murmures s’élevèrent, des gens s’écartèrent précipitamment comme si ils voulaient fuir un grand danger. De petits bonshommes pas plus grand que moi surgirent de nulle part, rapide comme l’éclair, se remplirent les poches de fruits et disparurent dans la masse aussi vite qu’ils étaient apparus. Leur apparence trahissait leur identité : cheveux noirs, longs et désordonnés, vêtements usés et raccommodés par endroit, petits yeux en amande, c’était des Farfadets… En un instant, la rue s’était vidée de la moitié de ses passants, les portes étaient closes et les volets claqués. Manquant d’expérience, je n’eu pas assez tôt le réflexe de porter une main à ma bourse et quand enfin j’analysai la situation, il était trop tard, j’étais dépouillé…
- Maudits Farfadets ! vociféra un homme qui, à en juger par la couleur de son visage, avait subi la même mésaventure que moi. Ils sont pires que la peste ! C’est un vrai fléau !
Je regardai autour de moi mais le voleur s’était éclipsé. Je marchai plus vite pour évacuer la colère qui m’envahissait. Pourquoi les gardes ne flanquaient-ils pas toute cette racaille aux portes de la ville ? Je rentrai dans la boutique de Tom. L’odeur de végétaux qui y flottait calma légèrement mon agitation. La salle était vide, les clients n’arriveraient que plus tard. Tout était soigneusement rangé, des pots en verre s’alignaient parfaitement sur des étagères murales et des plantes se baignaient dans les rayons du soleil qui filtraient à travers les fenêtres étroites. Je me demandai comment un homme comme Tom pouvait avoir un tel ordre. Je pendis mon manteau à un crochet près de la porte. Le propriétaire de la boutique était dans l’arrière salle, certainement entrain de préparer l’un ou l’autre onguent. Cette idée me fit frissonner. Certaines plantes utilisées dans la conception des onguents devenaient acides lorsqu’on les écrasait et mes doigts en gardaient la marque depuis un mois de travail. Je fouillai mes affaires pour trouver la lettre que je devais transmettre. Une poche, une autre, rien ! Les poches intérieures semblaient vides elles aussi. Le Farfadet ne s’était pas contenté de ma bourse ! Je me retrouvais face à un dilemme, arriver en retard au magasin pour aller récupérer la lettre car Tom n’avait pas encore remarqué ma présence ou rester ici et subir les foudres de ma mère pour l’avoir perdu. Cette dernière solution me faisait horreur et je quittai le magasin.

Thyrus
Admin


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Message par Olenusia Mer 16 Déc - 23:36

23 Pages !!! Suspect

T'as passé par Marseilles avant de les imprimer Ronron? scratch
Ah non je sais tu as mis ça en corps 99 affraid
Où mieux encore... tu l'a mis au format pocket What a Face

CONNERIE

study study study ...
Comme d'hab... CARTONNES

Mais par contre tu disais vrai l'autre soir la séance aération ne sera qu'un plus évident Wink
Olenusia
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Message par Thyrus Jeu 17 Déc - 0:15

Je n’avais aucune idée de la manière dont j’allais m’y prendre. Toutes les rues secondaires s’animaient maintenant d’une activité urbaine tranquille. Les tavernes se remplissaient déjà. Je m’arrêtai devant l’une d’elle. Une pancarte indiquait :

Vin liquoreux d’Amniat 2 pièces d’or
Vin elfique Réservé
Bière noire du Khirigor 10 pièces d’argent
Hydromel 5 pièces d’argent

L’enseigne de l’établissement pendait fièrement au dessus de la porte. « La taverne de la fleur sauvage » lisait-on en lettres d’or. Sur la droite de l’inscription figurait une représentation délavée d’une branche de tamarix en fleur. C’était l’un des endroits les plus populaires de la ville.

- Thyrus ! Mon cousin ! Ta mère a-t-elle finit par admettre le bon côté de l’ambiance des tavernes ?
Le jeune homme qui venait d’apparaître dans l’encadrement de la porte se mit à rire de bon cœur. C’était Gillian, mon cousin. Il s’approcha de moi et me gratifia d’une tape amicale sur l’épaule.

- Qu’est-ce qui t’amène par ici ? demanda-t-il curieusement.
J’hésitai à répondre. Je me dis que j’aurai plus de chance de retrouver le voleur si je lui en parlai. Il l’avait peut-être aperçu.

- J’ai été détroussé par un Farfadet… avouais-je. Il s’est enfoui avec ma bourse.
Gillian me regarda avec un air compatissant.
- Cette ville est infestée de Farfadets, dit-il en crachant au sol. Ce n’est pas le cas des cités que j’ai visité avec ta mère en Amniat, tu peux me croire. Là-bas, on se promène avec sa fortune au beau milieu de la nuit sans courir le moindre risque. Ici, si tu as le malheur d’avoir les poches un peu trop gonflées, tu ne gardes pas longtemps tes biens.
Inconsciemment, mes mains s’enfoncèrent dan mes poches pour vérifier que rien d’autre n’avait disparu. Gillian ne s’en aperçu pas, il continuait son réquisitoire sur les Farfadets tandis que la distance qui ma séparait du voleur grandissait sans doute à chaque instant.

- Gillian, je…
- Même ta mère dit que le roi Gaenor n’est pas assez dur à ce niveau, poursuivit-il sans m’entendre.
A Adonas, les aspirants mages étaient placés sous la tutelle d’un maître qualifié qui leur enseignait l’art de la Magie. Certains prenaient plusieurs apprentis, mais d’autres, comme ma mère, n’en acceptaient qu’un seul à la fois. L’apprenti de Rébécca Taliarque, c’était Gillian. Et il n’était pas peu fier de sa position qu’il vantait aussi souvent que l’occasion lui en était donnée. Son père, le frère de ma mère, l’avait envoyé à Adonas pour le lui confié. Venant d’une famille paysanne, il était difficile de se faire une place parmi l’ordre des mages qui puisait généralement ses recrues dans l’aristocratie du royaume, le rang passait avant le talent. Ma mère étant à la tête de l’ordre, elle essayait de changer cette mentalité en recherchant des jeunes prometteurs dans les classes moins élevées. C’est ainsi que Gillian en était là aujourd’hui. Cependant, il me fallait interrompre son bavardage ou je risquais de rester ici jusqu’au printemps…

- Gillian ! Tu as vu des Farfadets ? Oui ou non ? lançais-je d’une voix plus forte.
Il se tu, visiblement déçu que je ne m’intéresse pas à ses histoires.
- A ta place, je laisserai tomber ma bourse, c’est foutu si tu veux mon avis.
- C’est qu’il y a autre chose que ma bourse…
- Quoi d’autre ?
J’hésitai à répondre. Autant lui dire, c’était ma seule chance, il n’y avait pas d’alternative.
- Je dois remettre une lettre à quelqu’un, expliquais-je vaguement pour ne pas dévoiler trop de détails bien que je ne m’attendais pas à convaincre Gillian si facilement.
- Une lettre ? répéta-t-il sur ce ton simplet qui m’agaçait tant. Tu files le grand amour, cousin ?
Je rougis jusqu’à la racine des cheveux. Il était de coutume chez nous que les amants s’apportent mutuellement des poèmes et autres mots doux scellés dans une enveloppe. Le destinataire ne pouvait l’ouvrir qu’une fois la nuit bien avancée, lorsque Mella, la déesse de l’amour, éteignait la lumière pour laisser plus d’intimité à ses protégés.

- Arrêtes tes âneries, Gillian ! criais-je, à bout de nerfs. C’est une lettre de ma mère pour Tom ! Rien à voir avec tes histoires stupides !
Son expression changea complètement. Ses traits devinrent beaucoup plus sérieux.
- Tu aurais du me le dire tout de suite ! m’accusa-t-il alors. Ce doit être important ! Le ton n’était plus à la plaisanterie. Je me demandai si cette attention soudaine était due au fait que la lettre concernait ma mère ou si mon cousin était au courant de quelque chose.
- Suis moi, dit-il.
Je le suivi à l’intérieur de la taverne. L’endroit était bondé et mal éclairé. Le sol était glissant, couvert de bière et une odeur infecte planait dans la salle, rendant l’atmosphère très lourde, totalement l’opposé de la boutique de Tom. Voyant que je me pinçais le nez, Gillian laissa échapper un petit sourire.

- J’adore cette puanteur, commenta-t-il. Tu t’y habitueras un jour.
Arrivé au comptoir, mon compagnon apostropha le serveur, un homme à l’air louche portant un tablier taché. Je n’aimais pas cet endroit. Il s’approcha, se pencha sur moi en dévoilant une rangée de dents jaunies. J’eu un mouvement de recul.

- Tu ramènes des mômes maintenant, Gillian ?
- J’ai juste besoin d’un endroit calme, où nous ne serons pas dérangés, répliqua-t-il en coupant cour à la conversation.
Le tavernier saisit une clé au mur derrière lui et la lui lança.
- Troisième porte à droite, deuxième étage, dit-il d’un ton las.
Puis il porta son attention sur un autre client. Je jetai à Gillian un regard intrigué.
- Que comptes-tu faire ? demandais-je
- Je t’expliquerai quand nous serons en haut. Ne restons pas ici.

Thyrus
Admin


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Message par Olenusia Sam 19 Déc - 1:13

Bon elle est ou la suite!?!

J'attends moi Razz
Olenusia
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Message par Thyrus Sam 19 Déc - 2:44

Voilà ! Voilà ! Une suite pour madame :p

D'abord, un petit correctif :


Vin liquoreux d’Amniat : 2 pièces d’or
Lait de poule : Sur réservation
Bière noire du Khirigor : 10 pièces d’argent
Hydromel : 5 pièces d’argent

Et puis la suite :

La chambre qu’on nous avait allouée était une petite pièce très sobre avec pour tout mobilier un lit et une table ainsi que deux chaises. Des rideaux rouges masquaient une fenêtre que je devinais petite. L’ensemble était cependant propre et bien entretenu en comparaison avec la salle commune. Il y avait même une corbeille garnie de quelques liquas, ces fruits sucrés semblable à des raisins qui poussaient en hiver. Gillian en porta un à ses lèvres et le dégusta lentement.

- Très bon, jugea-t-il.
Il m’en tendit une poignée que j’acceptai.
- Le jus a toujours eu un petit goût alcoolisé, continua-t-il. Bénie soit la déesse mère pour avoir créé ce fruit ! Maintenant, ne dis plus rien. J’ai besoin de me concentrer pour retrouver ton voleur.
Je n’avais pas ouvert la bouche depuis notre entrée dans la pièce mais je m’abstins de commentaires, excité à l’idée que j’allais certainement assister à une démonstration de magie. Gillian s’assit sur le lit, les jambes croisées sous lui, le dos bien droit.

- Une chose, Thyrus. Avant d’aller plus loin, promet-moi de ne rien dire à ta mère. Si elle apprenait où je t’ai emmené…
- C’est promis, lui assurais-je.
- Bien. Je t’explique en deux mots comment je vais procéder. Toute personne possède une emprunte magique à partir d’un certain âge et celle-ci est plus prononcée proportionnellement à la vieillesse de l’individu. Je ne t’explique pas pourquoi, nous serions encore ici ce soir… Tu me suis ?
- Oui, répondis-je un peu hésitant.
- Quand un individu touche un objet, il y laisse cette emprunte qui l’identifie. En toute logique, ta mère a laissé sa marque sur la lettre. Comme je connais bien sa signature magique, mon idée est donc de la localiser dans un rayon restreint à partir de l’endroit où nous sommes. Nous retrouverons ainsi la trace de la lettre et je la suivrai jusqu’au Farfadet en question.
- D’accord, dis-je pour montrer mon attention même si je n’avais pas tout compris.
Il ferma les yeux et prononça une incantation d’une voix calme et peu audible.
- Midosaï Ambre.

Je n’osais plus bouger et je ne respirais presque plus de peur de le déconcentrer. Plusieurs minutes s’écoulèrent ainsi, aucun bruit ne venant perturber l’ambiance de la pièce mis à part une rumeur de festivité qui montait de temps à autre depuis la salle commune. Une goûte de sueur perla sur son front puis il rompit le silence.
- J’ai trouvé, dit-il rayonnant.
- C’est tout ? demandais-je un peu déçu du spectacle.
- Oui, la magie n’a pas besoin d’être impressionnante pour se rendre utile. Le voleur n’est pas loin. A quelques rues à peine.
Je m’apprêtai à sortir de la pièce pour redescendre dans la grande salle et regagner la rue. Gillian me retint par le bras.
- Non, Thyrus, dit-il. Sortons par la fenêtre, on évitera des détours inutiles en passant par l’arrière du bâtiment.
Il posa la clé de la chambre bien en évidence sur la table et s’approcha de la vitre.
- Donne moi ta main, lança-t-il.
Je m’exécutai et regardai mon cousin d’un air sceptique. La fenêtre était fermée et il ne bougeait pas plus qu’une statue.
- Tu ne l’ouvres pas ?
Je jetai un œil dans la rue.
- Nous sommes trop haut, on va se blesser.
Gillian éclata de rire.
- Pourquoi sauter dans le vide alors que tu as un expert en magie sous la main ?
Quand il reprit son sérieux, ses lèvres formulèrent une deuxième incantation.
- Whöl d’und.

Mon estomac se retourna, mes yeux se brouillèrent. Les traits de la pièce s’étiraient et se déformaient sans fin. Puis la lumière céda la place à l’obscurité la plus totale. Mes sens étaient confus, mon corps dérivait à une vitesse incroyable dans cet environnement. Enfin une brise légère caressa mes joues, je revenais dans le monde réel. Gillian se tenait accroupi à côté de moi. Nous nous trouvions à l’arrière de la taverne, dans la rue. Mon cœur battait comme si il cherchait à s’échapper de ma poitrine. Je perdis l’équilibre et m’affaissai sur le sol, complètement essoufflé.
- Visualisation et téléportation, ma spécialité ! expliqua Gillian d’un ton crâneur pour commenter le tour de force qu’il venait d’exécuter fièrement. Ca fait toujours cet effet-là la première fois, continua-t-il comme il me voyait à moitié sonné.
A peine m’avait-il laissé le temps de reprendre mon souffle qu’il posa une main sur mon épaule et articula une troisième formule.
- Whöl obaa. Suis moi, Thyrus !
Il parti en courant et je lui emboîtai le pas.

Peu de temps s’écoula avant que je ne ressente l’influence du dernier sortilège. Mes membres étaient beaucoup plus léger, en quelques secondes je parcourais une rue dans toute sa longueur et je devais me concentrer pour ne pas percuter les passants qui me regardait sans comprendre. Devant Gillian évita de justesse la brouette d’un marchand qui traversait la voie publique. Enfin, à l’entrée d’une ruelle sombre, il prononça un mot qui annula l’enchantement. Je me promis alors de ne plus laisser mon cousin lancer de sort sur moi sans m’être au préalable renseigné sur ses effets.
- Nous y sommes, annonça Gillian. Il est ici.
C’était une impasse comme on en trouvait en grand nombre à Adonas. Une nature morte composée de caisses et de tonneaux entreposés là par manque d’espace. J’avais beau balayer du regard ce décor silencieux, je ne voyais nulle part de signes trahissant la présence du voleur.
- Tu en es sur ? demandais-je, hésitant, comme nous nous engagions dans la ruelle.
Mes mains tremblaient de peur, d’excitation ou encore d’un mélange des deux.
- Certain ! C’est un Farfadet, il se fond dans le décor. Fais attention à toi, ne commet pas d’imprudence…

Je n’écoutais plus ce qu’il disait. Ma curiosité avait pris le dessus sur ma volonté, trait de caractère que je tenais de ma mère m’avait-on assuré. J’avais remarqué une fenêtre entre ouverte et m’en approchai. Alors que je me penchai dans l’ouverture pour scruter l’intérieur, deux petits pieds tombèrent du plafond. Je sentis un choc très violent sur le front et l’instant suivant, j’étais allongé sur le sol pour la deuxième fois dans cette maudite journée. Le Farfadet se précipitait vers la sortie de la ruelle. La dernière chose que j’aperçu avant de tourner de l’œil et de perdre connaissance était Gillian lançant un sort. Une main invisible saisit le pied du fugitif et le tira en arrière vers le lanceur. Ensuite, tout devînt noir.

Thyrus
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Message par Olenusia Sam 19 Déc - 9:36

Euhhh... Ben oui jeee... Sleep SIFFLE
MERCI et...

Encore! Encore! Encore! bounce
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Message par Thyrus Lun 21 Déc - 3:20

Je me réveillai dans un paradis de douceur et de chaleur et ouvrit les yeux sur un oreiller. Je connaissais cet endroit. La lumière diffuse qui passait au travers des stores de la fenêtre, les décorations qui me semblaient venir d’un pays lointain, c’était la chambre de Nari.
Elle était assise dans un coin de la pièce, la tête et les bras appuyés sur le dossier d’une chaise qu’elle avait retourné. Nari n’avait jamais manifesté d’intérêt pour les bonnes manières.

- Les gamins sont toujours portés à s’exposer à des dangers qui les dépassent, lança-t-elle dans un soupir, mais je pense être tombée sur le pire d’entre eux.
Je ne répondit rien. Elle m’avait pris la main dans le sac.
- Figure toi, mon bonhomme, je viens à peine de rentrer d’une visite chez un ami que je vois ton cousin arrivé vers moi, courant à perdre haleine en te portant sur ses épaules, inconscient. Tu ne t’arrêtes donc jamais ?
- Je… bredouillais-je, c’est à cause du Farfadet…
- Je sais, Gillian ma tout raconté. Tu as de la chance, petit. Tu aurais pu tomber sur pire qu’un Farfadet.
Une pointe d’inquiétude passa dans ses yeux et disparut aussitôt, laissant la place à une grande tendresse tandis qu’elle me couvait d’un regard protecteur.

- Gillian n’a pas pu récupérer ta bourse mais il a retrouvé la lettre.
Je poussai un soupir de soulagement.
- Il voulait la remettre à Tom lui-même mais j’ai préféré la lui reprendre, continua-t-elle. Comme cela, tu accompliras ta mission jusqu’au bout.
- Mais pourquoi ? protestais-je. Il aurait très bien pu le faire.
Les yeux qui me foudroyèrent alors n’avaient plus rien de tendre.
- Thyrus ! cria-t-elle d’un ton glacial. C’est à toi qu’on a confié cette tache et à personne d’autre ! Tu as déjà fait assez le pitre pour aujourd’hui, tu ne crois pas ?
- Oui, Nari.
- Tu dois être capable de te lever, coupa-t-elle. Je vais t’accompagner là-bas.
J’ai besoin d’une pommade pour soigner la vilaine bosse que tu m’as rapportée.
Je passai délicatement mes doigts sur ladite bosse qui m’arracha une petite plainte.
- N’y touche pas trop, me conseilla-t-elle.
Ensuite, elle se leva et s’apprêta à sortir.
- On y va ?
- Nari ? demandais-je timidement.
- Oui ?
- Tu vas dire quelque chose à maman ?
Elle éclata de rire et l’ambiance se relâcha.
- Quand je t’aurai soigné, ta bosse disparaîtra rapidement et ta maman n’y verra que du feu, m’assura-t-elle avec un clin d’œil malicieux.
- Merci, Nari, répondis-je, soulagé.
- A une condition, ajouta-t-elle.
Je m’attendais au pire.
- Je veux un bisou !

Thyrus
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Message par Thyrus Jeu 24 Déc - 16:24

Il était passé midi à présent, je marchai dans la ville en compagnie de Nari. Le vent froid endormissait légèrement mon front douloureux. Nari s’arrêta devant une auberge, le Sanglier Rôti. Les odeurs qui s’échappaient de la cuisine me mirent l’eau à la bouche.

- Tu dois avoir une faim de loup après une telle matinée, me fit-elle remarquer. Viens, on va manger un morceau.

La perspective d’échapper au froid et de me remplir un peu le ventre ne fut pas pour me déplaire. J’entrai dans l’auberge à la suite de Nari. Une fois à l’intérieur, elle m’indiqua une table près de la cheminée et me demanda de l’y attendre pendant qu’elle s’arrangeait avec le propriétaire. Je m’installai confortablement, profitant de la chaleur du feu qui dévorait lentement les grosses bûches disposées dans l’âtre. Le menton calé entre mes mains, j’observai la salle et ses clients. L’endroit était beaucoup plus soigné que la taverne où Guillian m’avait emmené le matin même. Les tables étaient propres et bien alignées et l’ambiance était plus calme. Les clients ne s’époumonaient pas à travers la salle qui était occupée par des gens plus distingués et moins effrayants que les ivrognes de l’autre côté. Nari attendait au comptoir. Lorsqu’elle s’aperçut que je la regardais, elle me gratifia d’un petit sourire que je lui rendis timidement. Je commençais à m’ennuyer quand deux hommes assis de l’autre côté du feu attirèrent mon attention. Ils discutaient des affaires du monde extérieur. Maman et Nari ne m’en parlait pas souvent.

- J’ai vendu mes dernières marchandises à Khiri-Oros, expliquait le plus grand des deux hommes. Ces bougres de Nains étaient pressés de me voir partir ! Ils m’ont même offert une barrique de leur meilleure bière pour que je disparaisse sans poser de question. Il se trame des choses obscures dans la capitale, si tu veux mon avis.
Le deuxième homme, moins imposant, paru un peu surpris.
- J’avais entendu une rumeur selon laquelle le roi Katorkos aurait ordonné de fermer les portes de sa capitale mais je ne pensais pas que c’était fondé.
- Les petits barbus quittent nos villes et regagnent leur royaume souterrain. A ce rythme, on en verra plus un seul à Adonas d’ici quelques semaines, si tu veux savoir.
- C’est mauvais pour les affaires, marmonna le petit. On raconte même qu’une guerre civile aurait éclaté sous nos pieds. Un conflit pour un filon d’or…
- En tout cas, rajouta le plus grand, s’ils s’en vont sous terre et bien qu’ils y restent ! On n’a pas besoin de leurs problèmes ici, je te dis. Il faudrait que Keiros lui-même vienne me menacer de sa main crochue pour que je remette les pieds chez ces maudits nabots !
Le petit, orienté face à moi, s’aperçut que je les observais. Il m’adressa la parole.
- Tu m’as l’air bien curieux mon garçon, lança-t-il. A ton age, on ne devrait pas s’intéresser à la politique. Ce n’est pas très gai, tu sais…
Pris de cours, je ne su que répondre. Le retour de Nari me sauva la mise.
- Ce monsieur a raison, intervint-elle en posant les repas fumants sur la table. Ce ne sont pas des histoires pour les enfants.
Elle se tourna ensuite vers les marchands.
- Je vous prie d’excuser ce jeune garçon, il ne recommencera plus.
- Il est tout excusé, gente dame, conclut l’intéressé en inclinant la tête.
Satisfaits, les deux hommes se replongèrent dans leur conversation.

Nari prit place en face de moi. Elle avait l’air pensive, encore plus qu’à son habitude. Une foule de question me trottait dans la tête mais je les refoulais au fond de moi, ne sachant pas si elle m’en voulait ou si elle songeait à quelque obscur passé. Alors que j’engloutissais littéralement un morceau de pomme de terre brûlant du ragoût, Nari me demanda avec un sérieux qui me fit froid dans le dos :

- Thyrus, sais-tu pourquoi j’insiste tant pour que tu délivres toi-même la lettre ?
Elle me laissa un temps de réflexion. A dire vrai, je ne comprenais pas du tout la raison de son insistance. Tom devait bien se moquer de qui lui amenait la lettre. Voyant mon hésitation, Nari poursuivit.
- Connais-tu l’histoire d’Idilion ?
- Maman ma l’a raconté un jour, répondis-je.
- Que peux-tu m’en dire ?
Je me souvenais vaguement de cette légende.
- C’était un roi des fées, commençais-je en fouillant dans ma mémoire, comme si je répétais une leçon. Il a tenté d’espionner les dieux lorsqu’ils étaient encore sur Athrida, trahissant ainsi leur confiance.
- Comment on réagit les dieux ? demanda-t-elle.
- Ils l’ont puni en le transformant en spectre, condamné à errer éternellement sans jamais mourir.
- C’est exact. Maintenant, en quoi, selon toi, consiste la souffrance de ce châtiment ?
Je réfléchis un instant.
- Idilion n’aura jamais de repos, il va s’ennuyer à mourir.
Nari éclata de rire.
-C’est ce que pense la plupart des gens, en effet. En vérité, c’est plus profond. Idilion était investi d’une mission, un peu comme toi avec ta lettre. Il avait été choisi par son peuple pour le guider. Jusque là, il avait rempli ses fonctions à merveille. Cependant, il s’était avancé trop loin en bravant l’interdit. Les dieux l’ont puni, ce qui l’empecha de poursuivre sa mission. Sans chef pour les unir, les Elfes entrèrent en désaccord. Ce fut la scission et l’apparition des différentes races. Aujourd’hui encore, ils le déplorent. L’age d’or de ce peuple est écoulé même si les Fées le cache derrière leur fierté. Les Nains ont la main basse sur le commerce, les Hommes se développent très vite, les Farfadets se promènent partout tandis qu’eux restent neutres. Tout le monde est divisé, on en vient même parfois à se quereller. Tout cela, les vies de chaque habitant d’Athrida, tout ce qui se passe de nos jours est du au comportement d’un seul et unique individu qui n’a pas assumer ses responsabilités. Tu comprends Thyrus ? Nous nous devons de toujours mener à bien ce qui nous est confié.

Nari semblait plus se parler à elle-même qu’à moi, plongée dans ses souvenirs. Je la tirai de ses pensées noires.
- Nari, en quoi ma tâche peut-elle être néfaste si je ne l’accompli pas moi-même ?
- C’est une question de principe, petit. Comment pourrais-tu mener à bien une mission plus importante si tu échoues à celle-ci ?
Voyant ma mine déconfite, elle ajouta d’un ton plus rassurant.
- N’y pense plus pour l’instant.
Tu es encore jeune, je n’aurai pas du te parler de cela.
Nous avions terminé le repas.
- Allez mon petit messager, nous avons encore une bosse à soigner !

Ni Nari ni moi ne nous en doutions alors, mais ces paroles comme d’autres qui viendraient plus tard allaient jouer un rôle important dans mon comportement futur. Je passais les minutes qui suivirent à cogiter cela et c’est à peine si je me rendis compte que nous étions entrés dans la boutique de Tom. L’imposant personnage était endormi sur son comptoir, la tête calée sur une de ses mains. Le calme habituel de la pièce était cette fois rythmé par les ronflements saccadés du bonhomme et un mince filet de salive pendait à la commissure de ses lèvres. Je ne pus réprimer un gloussement face à ce spectacle. Le regard noir de Nari ne manqua pas de me foudroyer mais elle-même finit par craquer et se laissa aller à rire. Elle prit une grande inspiration pour reprendre son calme. Ensuite, elle toussa pour réveiller Tom :

- Hum ! Hum !
Surpris, l’intéressé sursauta et sa tête manqua de peu de s’abîmer sur le comptoir. Il essuya sa bouche d’une main négligente avant de se demander qui l’avait perturbé. Après un instant d’hésitation, il nous reconnu et retrouva tous ses moyens. Il se leva pour nous accueillir

- Bien le bonjour, gente dame ! dit-il en saluant Nari d’une révérence exagérée. Je vois que vous avez toujours le sens des bonnes manières.
Le visage de Nari se durcit. Alors elle eu le genre de réaction qu’elle a toujours quand elle est énervée et auxquelles personne ne s’attend. Elle attrapa un bocal qui traînait sur une table et le lança au visage de Tom. Celui-ci n’eut que le temps de s’abaisser avant que le projectile improvisé aille se briser sur un mur derrière lui.

- Je vous ai déjà dit de ne pas faire ça !
Tom ricana.
- Allons ! Allons ! reprit-il entre deux bâillements. Ne nous chamaillons pas pour si peu. Il fait déjà assez froid dehors. Pas besoin de glacer l’ambiance.
Nari se détendit mais elle semblait énervée. Elle ne devait sans doute pas apprécier les manières de Tom. Celui-ci s’adressait maintenant à moi :
- Alors, gamin ! lança-t-il d’un ton que je savais être celui du reproche. C’est à cette heure-ci que tu arrives ? Tu n’as pas pu te lever ou peut-être devais-tu nettoyer le lait derrière tes oreilles ?
Mon regard me parut s’alourdir à un tel point qu’il alla s’ancrer sur une planche du sol pour ne plus parvenir à en décoller.
Nari prit ma défense.
- Ou bien n’avait-il tout simplement pas envie de passer sa journée avec un vieux grincheux culotté ! De plus je ne vois pas beaucoup de travail sur la table en cette saison. Les plantes fuient peu à peu le froid. Vous n’avez donc pas perdu énormément.
- Eh bien, admit Tom. Vu sous cet angle…
Profitant de la brèche qu’elle avait créée, Nari termina sa riposte.
- De plus, ce brave garçon est rempli de bonnes intentions. Il a affronté une armée de Farfadets enragés pour pouvoir vous remettre la lettre. Vous savez, cette fameuse lettre que j’ai la bonté de vous apporter moi-même habituellement ?

Je regardai Nari en me posant un tas de question mais ma conscience me disait que ce n’était pas le moment de les poser. Je sorti l’enveloppe de mon manteau et la tendit à Tom. Il me regarda d’un air impressionné, et je n’aurai jamais pensé ressentir un tel soulagement au moment ou il me prit la lettre, me libérant ainsi de mon fardeau.
- Je dois avouer t’avoir jugé un peu vite, conclut Tom.
Il rangea la lettre dans un tiroir et Nari en profita pour me passer une main dans les cheveux et me gratifier d’un sourire qui me rendit de l’assurance. Ma bienfaitrice me fit ensuite asseoir sur un tabouret.
- Je vais aller chercher quelques ingrédients dans l’arrière boutique pour soigner ta contusion, m’expliqua-t-elle. Attends ici.
Puis se tournant vers Tom qui avait placé sur la porte une pancarte avec l’inscription « Fermé », elle lui lança d’un ton sec :
- Vous venez ?
Et ils disparurent tout deux au fond du magasin.

Je me retrouvais seul dans la pièce et en profitait pour passer en revue les derniers événements dans ma tête. Que pouvait bien contenir cette lettre de si important ? Nari avait déclaré qu’elle en amenait à Tom régulièrement de la part de maman mais je n’avais pas plus d’informations. Je me promis de prendre de ses nouvelles le plus vite possible. Le ton montait à coté. Apparemment, Nari et Tom ne s’échangeait pas de courtoisies. Ces deux là étaient toujours à se disputer sans arrêt. Nari revînt finalement vers moi, un autre bocal à la main. Elle le posa délicatement à coté de moi, contrairement à son prédécesseur dont Tom ramassait à présent les morceaux brisés et en sortit trois feuilles ovales d’une couleur orangée. Je reconnu une plante que j’avais étudiée ici même, de l’euralaï, elle poussait au nord de la chaîne du Khirigor. Ses feuilles avaient la propriété de soulager les douleurs légères et de faire disparaître rapidement les traces d’un mauvais coup. Nari dégagea mon front en attachant mes cheveux en arrière à l’aide d’un bandeau, puis elle disposa les feuilles sur ma bosse et les maintînt de la main droite. De l’autre main, elle souleva une manche de sa tenue de servante. La manche lui arrivait entre le coude et le poignet, pour ne pas entraver les mouvements propres à sa fonction. Le vêtement n’avait pas l’air très chaud pour la saison mais Nari ne se montrait jamais très sensible aux conditions climatiques. Une lanière de cuir entourait son bras sous sa manche. Elle en décrocha une petite fiole dont elle ôta le bouchon avec les dents, me fit pencher la tête en arrière puis versa quelques goûtes sur les feuilles.

- Qu’est-ce que c’est ? demandais-je.
- Une recette maison, répondit-elle en souriant. Ca fera tenir les feuilles sur ton front et libérera plus rapidement leurs toxines. Retire les dans quelques minutes et ce sera terminé mon grand.
Ensuite Nari s’éloigna pour ranger le bocal qu’elle avait emprunté.
Tom vint s’asseoir près de moi. Il avait l’air embarrassé. Il me regarda un instant avant de me chuchoter quelques mots si bas que j’étais le seul à pouvoir les entendre.
- Merci pour la lettre, gamin.
Il se retourna vers le fond de la pièce pour vérifier que Nari n’avait pas entendu.
- Ne lui dit rien, hein ?
- Promis, lui assurais-je en riant.
- Ne te moque pas, maugréa-t-il.
Il se leva et alla jeter un œil à des bouquets de fleurs séchées sur son présentoir.
- Ils ne sont pas finis, remarqua-t-il.
Dans un panier au sol, il prit plusieurs branches du tamarix que j’avais apporté la veille. Il glissa une branche dans chaque bouquet avec une délicatesse qui ne lui ressemblait pas.
- Là, c’est mieux, observa-t-il.
- C’est pour ça que tu m’as envoyé dans le Bois aux Ormes ? m’indignais-je. Pour décorer un bouquet ?
Tom eut l’air choqué, il regarda Nari qui revenait. Elle avait l’air surprise également.
- Bien. Viens par ici, je vais t’apprendre quelque chose d’important.
Il me demanda de me pencher à la fenêtre et me montra un drapeau qui flottait non loin de là en haut d’un toit. L’écusson d’Adonas était dessiné dessus, avec sa branche de tamarix.
- Tu vois ce bout de tissu ? Des milliers d’hommes vivent pour lui. C’est leur symbole et c’est le mien. J’aime ma cité et je le montre.
- Mais c’est un juste un détail, fis-je remarqué.
Tom inspira profondément.
- Thyrus.
C’était la première fois qu’il m’appelait par mon prénom.
- Ce sont ces petits détails qui font que quelqu’un existe.



Fin du chapitre 3.

Joyeux Noël !

Thyrus
Admin


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Message par Olenusia Ven 25 Déc - 20:38

affraid Endormissait GNE
scratch C'est pas plutôt endormait?

Désolée. mais là ça faisait vraiment trop mal au yeux TRISTE

A part ça, Merci je l'ai lu juste à temps pour ne pas sombrer :-S
Olenusia
Olenusia


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Message par Thyrus Dim 10 Jan - 0:38

Endormissait.... *part se cacher* ^^

Voilà la suite !

C'est le chapitre 4 en entier, mais je ne lui ai pas trouvé de titre...

---------------------------------------------------------------------------------------------------------

Le cri d’un oiseau déchira le ciel au dessus du village de Koth-Sina. En réponse, les portes en bois de la palissade s’ouvrirent dans un grand craquement. L’escouade de Risia était de retour. Les guerriers passèrent le seuil du bastion en premier lieu, suivi des archers. C’était une habitude dans le clan. Après un combat, les guerriers étaient les plus affaiblis. Ils devaient être mis en sécurité plus rapidement que les archers qui pouvaient tirailler l’ennemi en cas de poursuite. Saïri s’avançait d’un pas fatigué vers le centre de la place. Celle-ci était la première chose qu’on voyait en visitant un village de l’Eladon. Tous construit sur le même modèle, ils arboraient leur place à l’entrée même du village tandis que les habitations étaient construites à l’arrière. Une multitude de femmes et d’enfants était réunie là, anxieuse de savoir si un proche était blessé. Une jeune fille aux cheveux bruns, attachés en queue derrière la tête, sortit de la foule en courant et se jeta au coup de Saïri.

- Say ! Tu n’as rien ? s’inquiéta-t-elle. Vous avez mis beaucoup de temps à revenir, la nuit est presque tombée !
- On a eu droit à une certaine résistance, intervint Risia qui se tenait à coté d’eux.
- De la résistance ? s’enquit la jeune fille.
- Les gobelins n’étaient pas seuls, expliqua Saïri. Il y avait…
- Ce n’est pas le moment de parler de cela, trancha Risia. Vous avez certainement d’autres choses à vous raconter.
Elle s’éloigna en les gratifiant d’un sourire en coin.

Les bras passés derrière les épaules de Saïri, le regard de la jeune fille croisa le sien. Elle était plus petite que lui, mais ses bras nus auraient convaincus un farouche guerrier qu’elle était capable de se défendre. Saïri lui prit la main d’un mouvement hésitant.
- Kira, je t’…
La dénommée Kira s’approcha de son visage et l’embrassa avant qu’il puisse terminer sa phrase.
- Tu penses trop, lui dit-elle, alors que le soleil disparaissait complètement.

Les blessures de Saïri nettoyées, elle l’emmena dans les écuries du village. Le bâtiment n’était pas très grand, une dizaine de chevaux noirs somnolaient dans leur compartiment. Ils étaient destinés aux hauts gradés. Adossée contre le mur du fond, une échelle en bois grossier menait à un grenier ou on stockait le fourrage. C’est là que les deux amants avaient l’habitude de se retrouver. Saïri s’affala dans le foin et inspira profondément. Tout était calme, on entendait que le vent qui sifflait sur le toit. Kira se blottit contre lui, il pouvait sentir ses formes généreuses dans le noir. La nuit qui s’annonçait allait lui faire oublier les horreurs de la journée. Il passa une main dans ses cheveux.

L’aube réveilla Saïri. A son côté, sa compagne dormait toujours paisiblement dans le creux de son épaule. Sa peau était si douce… la main du jeune homme s’attardait sur la courbe de ses seins quand une voix venue d’en bas l’appela.

- Saïri ! Où te caches-tu encore, vermine !
C’était Dolmian et ses habituels compliments…
Saïri se dégagea de Kira en prenant soin de ne pas la réveiller. Il déposa un baiser sur ses lèvres et la couvrit avec ses vêtements. Ensuite, il se rhabilla lui-même et descendit.
- Je suis là, dit-il d’une voix lasse.
- Te voilà, fulmina Dolmian. Qu’est-ce que tu fiches là haut ?
Si la plupart des membres du village n’aimaient pas beaucoup Saïri à cause de ses origines, Dolmian, lui, le détestait. Comme il ne répondait pas, l’homme continua.
- Le conseil te réclame, expliqua-t-il. Suis moi.

Saïri s’exécuta malgré lui, on voulait certainement de lui qu’il donne sa version de la bataille d’hier. Il suivit donc Dolmian dans l’air frais du matin, en baillant et en s’étirant. Il ne prêta aucune attention aux regards méprisants qu’on lui lança sur son passage. Il en avait tellement l’habitude qu’il n’entendit même pas les insultes que lui adressèrent les deux gardes postés devant la tente du grand chef. Dolmian passa en premier sous les pans de tissu maintenus par les deux hommes et Saïri se hâta de s’y glisser à sa suite, conscient qu’ils ne resteraient pas ouverts pour sa personne. Brodir, le grand chef, siégeait dans le fond de la tente sur ce qu’il appelait son trône. L’ornement de son pouvoir était construit avec les os de ses ennemis. Un assemblage de fémurs servait de structure à son siège tandis que des crânes empilés les uns sur les autres pendait du plafond. Le jeune homme savait que les trois quarts de ces trophées n’avaient pas été obtenus par Brodir lui-même, c’était un usurpateur avide de prestige. Ses subalternes se tenaient debout à ses cotés. Parmi eux, Saïri distingua Risia. Elle était impassible, mais lui seul pouvait lire dans ses yeux ses véritables émotions. Arrivé à la hauteur du grand chef, il s’arreta.

- A genoux devant ton supérieur ! cria Dolmian en le frappant à l’arrière des jambes.
Risia le remit à sa place en le foudroyant du regard.
Brodir éclata d’un rire moqueur.
- Alors le tombeur de Marats mord si facilement la poussière ? pouffa-t-il.
Le comité présent ricana à son tour. Saïri jeta un regard de cendre vers le chef qui se dandinait sur son trône.
- Au moins ais-je eu le courage de faire face seul à l’un deux. Je n’ai pas sur les épaules la honte de porter des trophées que d’autres ont gagnés à ma place.
Un silence de mort s’installa. Les mains de Brodir tremblèrent de fureur.
-Baisse les yeux devant le chef ! explosa Dolmian derrière lui en lui frappant la tête.
Risia fit un pas en avant, ce qui le fit reculer. Brodir parut enfin reprendre contenance.
- C’est de la folie que d’aller seul à l’encontre d’un Marat ! Pas du courage, non. Pas du courage…
Il disait cela plus pour se rassurer lui même que pour contredire Saïri.
- On raconte pourtant que Corbard, le fondateur du clan affrontait seul des hordes de gobelins. Je ne pense pas qu’il avait perdu sa tête n’est-ce pas ? continua le jeune homme.
Les paupières de Risia se plissèrent et Saïri comprit qu’il allait trop loin mais il n’aimait pas se laisser marcher sur les pieds.
- Assez ! s’écria Brodir en perdant patience. Tu seras puni pour ton arrogance et pour avoir mis en danger la vie de Risia, une de nos plus chères guerrières. Dolmian, tu lui administreras dix coups de fouets.
- Avec plaisir, répondit l’intéressé en s’inclinant brièvement. Un sourire mauvais naissait sur ses lèvres tandis que Saïri se relevait avec fierté pour subir son châtiment.
Dolmian l’attrapa par le bras pour le tirer dehors. A l’entrée de la tente, Risia lui bloqua le passage.
- Ecartez-vous, capitaine, lui demanda-t-il, étonné.
- Si vous le permettez, Brodir. C’est à moi que l’accusé a fait du tort selon vos propres dires. Je réclame donc le droit d’exécuter moi même la sentence.
L’assemblée poussa à l’unisson une exclamation de surprise et Saïri lui même regarda Risia d’un air désappointé.
Dolmian se retourna vers le chef.
- Sa poigne sera affaiblie par la compassion ! protesta-t-il
Brodir se racla la gorge pour se donner de l’assurance.
- Eh bien, c’est votre protégé, ma chère…
- Ce jeune homme a besoin d’une leçon, expliqua-t-elle. Et nulle personne n’est mieux placée que moi pour l’éduquer. Vous ne mettriez pas ma parole en doute, frères d’armes ?
Personne n’osa lancer une objection.
- Qu’il en soit ainsi, abandonna Brodis qui avait perdu toute son autorité.


Dans le clan, on exécutait toujours les sentences au crépuscule. Des gardes emmenèrent Saïri à l’arrière du village, là où on construisait des cages en bambou. La journée commence bien, pensa-t-il alors qu’un garde verrouillait la porte de sa cellule. Il devrait attendre jusqu’au soir. Il s’allongea sur le sol pour dormir encore un peu en profitant de ce que le soleil n’était pas encore très haut. Pourquoi Risia s’était-elle proposée ? Si elle retenait ses coups cela se verrait tout de suite. Ou alors elle était vraiment en colère. Pouvait-elle lui en vouloir à ce point ? Il ne voulait pas y croire, pourtant cette pensée le troublait. Le sommeil vint peu à peu le soulager de ses soucis.

Thyrus
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Message par Thyrus Ven 15 Jan - 3:56

V. .


Les jardins de la résidence des Taliarque étaient connus comme les plus vastes de la ville après ceux des appartements royaux. De la fenêtre de ma chambre, je pouvais en embrasser du regard la partie située à l’arrière de la maison. Les premières chutes de neige ne se manifestant pas encore, tous les détails architecturaux du jardin s’offraient à l’œil. Les étendues d’herbes étaient traversées par des allées arrondies serpentant entre des arbres séculaires et des fleurs aux mille parfums provenant des quatre coins d’Athrida. La plus large d’entre elles présentant un tracé plus droit conduisait au centre de cette nature, le bosquet.

Cet endroit était unique dans tout le royaume. De l’extérieur, on ne voyait pas la beauté qu’il renfermait. En effet, la végétation formait une voûte en entrelaçant ses branches qui restaient touffues même en hiver. Toutefois la lumière filtrait au travers. C’est sous cette couronne de feuilles que je décidai de me promener ce matin. J’allais y rejoindre maman qui y passait beaucoup de temps. Nari m’emballa littéralement dans une tonne de fourrure avant de me laisser mettre le nez dehors. J’entrais alors dans ce petit monde qui n’était pas sans rappeler l’ambiance du Bois aux Ormes. Le labyrinthe des chemins que l’on trouvait ici n’avait aucun secret pour moi. En y jouant tout petit, le plan s’était inscrit dans ma mémoire et j’eu tôt fait de trouver maman, assise sur un banc dans une veste fourrée et un tas de papier à la main. Je grimpai sur le banc et l’embrassai sur la joue. Sa peau n’était pas froide malgré la température.

- Bonjour maman ! lui lançais-je en souriant.
Elle me rendit mon sourire et m’ébouriffa les cheveux.
- Bonjour mon cœur, tu as bien dormi ?
J’acquiesçai de la tête.
- Que fais-tu ? lui demandais-je en regardant les papiers d’un air jaloux.
- Je lis mon courrier, j’envoie des ordres, j’étudie les affaires en cours…
Elle bailla à s’en décrocher la mâchoire.
- C’est d’un ennui mortel, déclara-t-elle en s’étirant.

J’allais répliquer en lui proposant de laisser tomber mais le souvenir de la leçon de Nari était encore frais en moi. Maman avait une mission à remplir.
Comme elle était occupée, j’entrepris de me balader seul. Les arbres se paraient de jaune mais ne perdaient pas leur feuillage de sorte que rien n’entachait la propreté du gravier dans les sentiers. J’utilisai le savoir acquis chez Tom pour cueillir un bouquet du plus bel effet. Aucune inquiétude pour la flore, les plantes prélevées auraient repoussé le lendemain Cependant, je savais par expérience que si ces magnifiques fleurs sortaient du bosquet, elles se faneraient dans la minute. Mes pas me ramenèrent auprès de maman. Je lui accrochai les fleurs dans les cheveux.

- Tu es un amour, me dit-elle en m’embrassant.

Il y avait quatre bancs au total. Ils formaient un cercle autour d’un puit construit au centre du bosquet. C’est de là qu’émanait toute la magie. Maman m’avait expliqué que, bien avant que les hommes ne vivent ici, les Fées avaient découvert que le monde était parcouru par des courants d’énergie magique. Parfois, quelques uns se croisaient et le flux était plus intense. Des puits avaient été élevés pour canaliser cette énergie. Quiconque utilisait la magie à proximité voyait son pouvoir renforcé.
Je me penchais pour scruter le fond mais n’aperçut que le vide. Me hissant sur le rebord, je m’amusais à tourner autour du trou en équilibre. Je marchais sur des pierres plus vieilles que le royaume. Alors que je m’apprêtais à sauter par-dessus le vide, la voix de maman me rappela à l’ordre.

- Thyrus ! cria-t-elle. Descend de là tout de suite !
Surpris, je me pressai d’obéir et retournai m’asseoir à ses côtés.
- Tu sais bien que ce puits est dangereux, expliqua-t-elle. Si tu tombes à l’intérieur, je ne pourrais pas te rattraper.
Elle passa un bras autour de mes épaules et je me blotti contre elle.
Elle était plongée dans la lecture d’un rapport d’étudiant. Je reconnu l’écriture élégante et fière de Gillian.
- C’est la thèse de fin d’étude de ton cousin, m’expliqua maman. Il est courant pour un mage de se téléporter à des distances plus ou moins longues. Ou encore de téléporter une autre personne avec lui. Gillian est très doué dans cette discipline. Ici, il pousse encore plus loin, au-delà des limites de nos contemporains. Il développe une incantation de téléportation qui s’appliquerait sur un groupe entier d’individus ! C’est de loin le plus doué de sa promotion. Je lui ai trouvé un examen final.
Elle fouilla dans le tas de feuilles pour m’en montrer une autre qu’elle déposa sur le dessus.
- C’est une missive provenant de nos informateurs en Myrie. Un artefact aurait été dérobé dans une des tours de la capitale. Nous nous devons de retrouver sa trace pour éviter que quelqu’un l’utilise à de mauvaises fins. Gillian me parait le candidat idéal pour cette mission.
- Alors il va partir très loin ? m’exclamais-je, plein d’excitation.
Un sourire apparu alors sur les lèvres de maman.
- Et bien, la Myrie n’est pas la porte à côté effectivement, approuva-t-elle. Mais ne te méprend pas, une mission n’est pas un voyage touristique. Cela peut présenter certains dangers et …
Les derniers mots qu’elle prononça tombèrent dans l’oreille d’un sourd. Ou plutôt devrais-je avouer que je les entendis sans les écouter.
- Maman ?
- Oui mon cœur ?
- Est-ce que je peux partir avec Gillian ? demandais-je avec espoir.
Son visage exprima un instant la surprise, puis se raffermit en une toute autre parure, elle s’était attendue à une telle requête mais avait espérer ne pas l’entendre.
- Il n’en est pas question, dit-elle.
- S’il te plaît ! insistais-je en lui déposant un baiser sur la joue.
Maman se prit la tête entre les mains d’un air désespéré.
- Quand tu seras plus grand et plus fort, j’y songerai.
Le silence s’imposa quelques secondes. Ensuite, voyant que je ne réagissais pas, elle risqua un coup d’œil en écartant deux doigts. Je la regardai avec les yeux d’un petit enfant à qui on vient d’enlever sa peluche.
- Je ne changerais pas d’avis, répliqua-t-elle autant pour que j’abandonne que pour se convaincre elle-même que j’allais lâcher prise.
Alors je compris que je ne gagnerais pas le jeu et la déception devait être peinte sur moi car maman poussa un long soupir avant de s’exclamer dans un souffle :
- Maudits soit tes géniteurs!
Je ne pu m’empêcher de répondre.
- C’est toi qui ma donné mes gènes !
Elle parut choquée.
- Tais toi donc ! Thyrus Thaliarque.
Nous nous sommes défiés du regard puis nous sommes tournés le dos délibérément, vexés, avant d’éclater d’un rire qui allait colorer la journée.

Thyrus
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Message par Caramelli Mer 20 Jan - 11:48

Ca y est....j'ai copié collé le chap 4 et le début du 5 geek
J'vais pouvoir me régaler...
J'en suis à 27 pages.
Par contre le chap. 4 ne fait que 2 pages alors que le 3 en fait 10 scratch Suspect

(et j'ai enfin compris pour le lait de poule cheers )
Caramelli
Caramelli
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Message par Thyrus Sam 23 Jan - 2:26

Effectivement les longueurs des chapitres sont variables... Ca dépend de l'idée que je veux décrire dans chaque ;-)

Voilà la suite :p :

VI : .

La végétation était rare dans les terres d’Eladon. Ce n’est donc pas par hasard que les Clans s’étaient installés à proximité d’un petit bosquet. Ils s’étaient battus pour les obtenir, un clan par bosquet. Les quelque uns qui en était dépourvu avaient tous péris dans le froid des hivers, sans bois pour se chauffer. Entre les arbres, au nord de Koth-Sina, deux silhouettes se déplaçaient silencieusement. Les oiseaux nichés dans les hauteurs, d’ordinaire si prompt à s’envoler au moindre bruit, ne remarquèrent même pas leur passage. A la lisière du bosquet, les deux individus s’accroupirent. Les rayons de la lune dévoilèrent leurs traits dans la nuit. Des visages sans expression. Ils étudiaient les alentours. L’un deux sorti un rouleau de parchemin de sa ceinture et y inscrit quelques lignes. Ensuite ils se levèrent, disparurent sous l’ombre des arbres et longèrent le village. Lorsque les troncs s’espacèrent, laissant voir les étoiles qu’ils tentaient de toucher et indiquant la fin du bosquet, ils continuèrent à avancer sans hésitations, se cachant ici derrière un rocher, là derrière un buisson ou dans une crevasse. A intervalles réguliers, ils s’arrêtaient pour prendre des notes. Koth-Sina était vaste. Ce n’est qu’au bout de deux longues heures qu’ils parvinrent à le contourner entièrement pour revenir sous le couvert rassurant des arbres. Ils étaient à peine essoufflés. Les notes changèrent de mains puis retournèrent à leur propriétaire. Regards échangés, moue désapprobatrice. En l’espace de quelques secondes, deux ombres escaladaient la palissade qui entourait le village.
* *
*

- Non ! C’est trop dangereux ! gémit Saïri. On devrait rebrousser chemin.
- Hé ! Réveille toi, Say !
Saïri se redressa en sursaut, une douleur aigue lui déchirant les côtes. Kira le titillait du bout d’un bâton à travers les barreaux de sa cellule.
- Par tous les dieux, Kira ! Que fais-tu ? Arrete ca !
- J’arrêterais quand tu auras terminé de jurer comme un nain qui boit la tasse !
Poussé à coopérer, Saïri se calma et les coups cessèrent. Il massa ses côtes endolories et jeta un œil autour de lui.
- Pourquoi m’as-tu réveillé ? demanda-t-il.
- Tu parlais dans ton sommeil…
- Rien qu’un mauvais rêve… Ce doit être ce soleil qui me fait délirer expliqua-t-il en pointant un doigt accusateur vers l’astre, haut dans le ciel. Ils auraient pu me fouetter hier soir mais ils ont pensé qu’ainsi je serai peut-être mort desséché avant ma punition.
- Je t’ai apporté de l’eau ! lui souffla-t-elle en lui tendant une outre.
- Tu es folle ! protesta-t-il. Si quelqu’un te voit, tu vas partager ma peine !
La jeune femme pressa légèrement l’outre et un jet d’eau éclaboussa le visage de Saïri.
- Tais toi et bois ! lui intima-t-elle.
Saïri attrapa précipitamment l’outre d’eau et but quelques gorgées avant de la relancer à Kira. Il était formellement interdit de porter assistance aux prisonniers.
- Merci, souffla-t-il, la tête appuyée contre les barreaux.
La jeune fille se pencha pour l’embrasser à travers la cage. Ce baiser, furtif, ne dura que quelques secondes, mais celles-ci valaient tout l’or du monde pour Saïri. Pendant cet instant, il oubliait presque ses peines, il se sentait plus fort, il gagnait une bataille contre l’hostilité que ce village nourrissait envers lui.
- Kira ?
- Oui ? dit-elle en s’essuyant les lèvres d’un doigt délicat.
- Pourquoi Risia a-t-elle agit comme cela ? Tiens t’elle tellement à parfaire ma discipline ?
- Je n’ai pas très bien compris sa réaction, avoua-t-elle. Mais je suis certaine qu’elle a une bonne raison. Elle ne voudrait pas te faire de mal… Je crois…
Elle n’avait pas l’air très convaincue.
- Il n’y a que trois personnes dans ce village qui ne m’égorgerait pas à l’ombre d’une hutte : Risia, toi et… seuls les dieux savent où est encore parti l’autre énergumène… Si Risia me tourne le dos, ca va devenir dangereux pour toi et je vais devenir fou.
Il frappa sur le sol de rage, soulevant un petit nuage de poussière.
- Qui est là ? lanca une voix inquisitrice de derrière une habitation.
- Kira ! Quelqu’un approche ! Déguerpi !
Il ne fallait pas lui répéter deux fois. Kira disparu en quelques enjambées, lui adressant un dernier regard compatissant. A peine le prisonnier s’était-il redressé dignement que Dolmian apparut à l’angle d’une allée. Il s’approcha de la cage d’un pas ferme et transperça Saïri de tout le mépris que ses yeux pouvaient exprimer.

- A qui parlais-tu, traître ? cracha-t-il.

- J’adressai une prière aux dieux, mentit le jeune homme pour couvrir Kira.

- Aux dieux ? railla l’autre. Tu penses que les dieux se soucient d’un avorton comme toi ? Laisse les à leurs affaires et ne blasphème pas !

Saïri soutint bravement son regard, malgré le soleil qui l’éblouissait. Voyant qu’il ne cédait pas, Dolmian s’emporta.

- Tu ne t’en tireras pas toujours avec quelques coups de fouet ! Un jour, tu paiera de ta vie pour ton effronterie !

Il regarda autour de lui et, n’apercevant personne, parut hésiter un instant. Ensuite il dégaina l’épée courte qu’il portait à la taille et la brandit en direction de Saïri. Celui-ci recula aussitôt au fond de la cage, mais il ne jugea pas la distance suffisante pour se mettre hors de portée.
- Je pourrais t’étriper tout de suite, menaça Dolmian. Pourquoi attendre ?

Il s’avança pour frapper. Saïri était sans défense. Il repensa à son combat contre le Marat, à l’apparition qui lui avait sauvé la vie. Son heure était-elle arrivée cette fois ? Pourquoi avoir survécu pour mourir ici ? Dans son esprit se forma l’image de Kira mais il n’eut pas le temps de la contempler.
Déjà la lame s’abattait…

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Message par Thyrus Mar 2 Fév - 2:05

Un cri aigu retenti, suivi du bruit métallique de l’arme qui heurtait le sol. Saïri ouvrit les yeux et regarda, sidéré, la main ensanglantée de son agresseur.

- Qu’est-ce que cette sorcellerie ? s’écria Dolmian.

Sur le haut de la cage, se tenait un oiseau. Un milan noir. Son plumage sombre était taché du sang qui coulait de son bec. La menace stridente qu’il cria en aurait pétrifié plus d’un. Attirés par le bruit, quelques curieux apparurent. Frustré, Dolmian ramassa son arme vite fait et s’éloigna.

- Dès que le soleil tombera, je te conduirai moi-même sur la place publique. Il te reste quelques heures.

Voyant que plus rien ne se passait, les hommes passèrent leur chemin et l’endroit retrouva son calme. Saïri tendit la main et caressa l’oiseau.

- Encore une fois, tu me sauves la vie, n’est-ce pas ?

Le volatile sembla frissonner de plaisir sous la caresse. Quelques heures avait dit Dolmian. Dans quelques heures il serait battu et humilié en public. Son estomac se noua. Cette vie ne rimait à rien.
Son existence se résumait à subir le mépris des autres. Elle aurait du s’achever dans cette prison. Il aurait du mourir la veille, il aurait du mourir ce jour là, ce jour qui semblait si loin, lorsque l’oiseau l’avait sauvé pour la première fois. Saïri toucha du bout des doigts une cicatrice qui naissait sur sa tempe et s’estompait sous ses cheveux. Songeur, il se remémora son rêve et se replongea dans le passé.

* *
*
Les deux silhouettes furtives se déplaçaient maintenant à l’intérieur de l’enceinte de Koth-Sina, ombres parmi les ombres. Elles notaient consciencieusement tout ce qu’elles observaient. La mission était presque accomplie. Mais soudain, tout bascula. En un instant, la mission était mise en grand péril. Aux côtés des équipiers se glissa une troisième ombre. Des yeux brillants les observaient. Surpris, ils reculèrent d’un bond mais l’agresseur fut plus rapide. Le sang coula. Alors que le blessé pressait une main sur sa tempe ensanglantée, il disparu dans une pluie de plumes noires en criant.
L’oiseau avait sonné l’alarme ! D’un commun accord, les deux espions se séparèrent. Si l’un était pris, l’autre aurait encore une chance de s’échapper. Très vite, des gardes affluèrent dans les allées de huttes de la place forte. Ils portaient des torches, scrutant méticuleusement tous les recoins. La réputation de ces espions n’était plus à prouver. Des ordres furent lancés.

- Postez des gardes sur la palissade !

- Ne les laisser pas s’enfuir !

Une course poursuite s’engagea alors. Les uns couraient pour préserver leurs secrets, les autres pour sauver leur vie. Dans la précipitation, les deux intrus s’étaient égarés. Le piège se refermait sur eux.

- J’en ai trouvé un ! s’exclama un homme, en se jetant sur le fugitif, l’arme au poing.

L’espion sortit une dague de sa manche et quelques coups s’échangèrent. L’affrontement fut bref. Le garde, apparemment bien plus entrainé que son adversaire, lui passa sa lame en travers du corps et il s’effondra. Quand il eut repris son souffle et son calme, l’homme examina le cadavre qui gisait au sol. Son corps était étrangement petit. Intrigué, il releva son capuchon et le visage qu’il contempla alors le figea d’horreur et de colère.

- C’est un enfant… se lamenta-t-il.

Dissimulé derrière un tonneau, le survivant avait observé toute la scène. Luttant contre la terreur qui l’envahissait, il se força au calme et attendit que le garde passe son chemin. Lorsque l’endroit lui paru sécurisé, il bondit aux cotés du corps sans vie, tâtant son pouls dans un espoir futile. Dans les vêtements de feu son coéquipier, il récupéra le parchemin contenant leur rapport.

- J’étais certain que l’un de vous viendrait récupérer cela, dit la voix du garde qui s’était caché en embuscade.

Enfouissant les précieux écrits dans l’une de ses poches, l’espion dégaina à son tour sa dague, tout en cherchant une issue du regard. Apparemment, l’homme était seul. Il fallait s’enfuir maintenant avant que d’autres n’arrivent.

- Toi aussi, tu en es un ? demanda le garde en s’approchant. Bien sûr que tu es un enfant, tu n’es pas plus haut que trois pommes. Combien êtes-vous ?

Ils ignoraient donc à combiens d’ennemis ils avaient à faire. Les soldats resteraient donc dispersés pour ratisser une plus grande zone. C’était un avantage.

- Si tu me donnes le parchemin, je te donne ma parole de te laisser la vie sauve, proposa l’homme en lui tendant la main.

L’enfant dévoilé hésita, mais se reprit. Lorsque son adversaire comprit qu’il n’abandonnerait pas, il poussa un soupir et leva son arme, les yeux pleins de tristesse. Pourquoi répugnait-il à l’attaquer ? L’enfant ne comprenait pas. Quoi qu’il en soit, il en profita pour détaler dans une allée sombre derrière lui.
Il était plus agile que son poursuivant et, à force de tours et de détours, il finit par le semer. Le sang qui coulait de sa tempe brouillait sa vision. Il l’essuya grossièrement avec sa manche et tenta de s’orienter, sans succès : Toutes les huttes se ressemblaient, surtout dans la nuit et il était impossible de se repérer sans connaître les lieux, il était perdu !

- En voilà un autre ! cria une voix qui, dans la tête du fuyard, avait un accent de fatalité.

Trois hommes se lancèrent à sa poursuite. La panique l’envahissant, il s’élança dans la seule direction libre, entre deux habitations. Il tenta tout pour leur fausser compagnie, mais rien n’y fait, il commençait à se fatiguer sérieusement et les voix résonnaient toujours derrière lui, implacable. Il trébucha, tomba vers l’avant et son épaule percuta violemment une pierre tandis qu’il s’étalait dans la poussière. L’os craqua. L’enfant ne pu retenir un gémissement de douleur.
Quand il releva la tête, deux yeux brillants le fixaient intensément…
Poussant un hurlement de terreur, il se traina sur le sol en se protégeant le visage de son bras valide. Mais cet oiseau de malheur ne bougea pas d’un cil. Il se contentait de l’observer. Les bruits de pas qui approchaient brisèrent le silence qui s’était installé. La situation était critique. S’il ne réagissait pas maintenant, c’était la fin. Alors l’oiseau étendit les ailes, comme pour s’envoler, mais il resta au sol et se faufila maladroitement dans ce labyrinthe de huttes. Obéissant à un instinct de survie, l’enfant rassembla ses dernières forces et suivi l’oiseau dans la nuit.

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Message par Thyrus Sam 24 Avr - 2:45

VII.

Lassé de jouer autour de maman, je la laissai à ses papiers pour rentrer dans la maison. J’étais à peine ressorti du dôme que l’air froid de l’hiver me ramena à la réalité. Frissonnant dans le souffle de Keiros, je m’empressai de traverser le jardin puis, dans notre salon privé, j’envoyai voltiger mes fourrures et m’installai devant l’âtre brulant, oubliant la température extérieure. C’était si bon de sentir cette chaleur pénétrer mon corps, me transmettre sa force et son énergie. Je me postai à la fenêtre, comme souvent ces derniers jours où la saison nous retenait à l’intérieur. J’avais le sentiment que rien ne pouvait m’atteindre derrière cette vitre, cette forteresse. Les toits de la ville étaient recouverts d’un manteau blanc, en désordre à certains endroits. Certainement, le passage de quelques Farfadets avait dérangé cette mer blanche si calme. Et au-delà des toits, au-delà du rempart, j’apercevais les arbres du Bois aux Ormes. Leurs cimes couronnées leur donnaient l’air de vieux monsieurs grisonnants. Inconsciemment, mes doigts glissèrent jusqu’à la petite cicatrice sur mon bras. J’avais bien d’autres petites blessures suite à mes péripéties, mais celle-ci était spéciale. Je l’avais reçue d’une Dryade dans ce bois même. Ce souvenir m’avait terrorisé au début, mais petit à petit la peur s’était muée en curiosité. J’avais pris conscience qu’il y avait un monde en dehors de la ville, et qu’il devait être gigantesque. Cette pensée m’excitait beaucoup.

Les pas de deux personnes résonnèrent dans le couloir. Je reconnu celui, dynamique, de Nari. L’autre devait appartenir à un serviteur. La porte s’ouvrit pour laisser le passage à la rousse et à une autre femme qui la referma derrière elle pour garder la chaleur de la pièce.

- Ah ! Te voilà ! lança Nari.

Elle avait l’air de bonne humeur. Par contre, son regard, lui, était mauvais, très mauvais pour moi…

- Bonjour Nari ! répondis-je en souriant.

Qui sait ? Peut-être que je me faisais des illusions. Elle se campa devant moi, les mains sur les hanches. Son air déterminé confortait pourtant mes craintes.

- C’est bien aujourd’hui que Tom ferme sa boutique ?demanda-t-elle.
- Oui…La saison est terminée, il n’y a plus assez de plantes en hiver et…
- Donc, tu n’as plus d’obligations envers lui avant le retour du beau temps ? me coupa-t-elle.
- Exact…
- Fort bien. Tu es au courant que la Fête des Louanges aura lieu dans quelques jours ?
- Oui…
- Que pour l’occasion, tu dois porter ton uniforme de cérémonie ?
- Oui…
- Et que celui de l’année dernière étant trop petit, malgré que tu ne sois pas très grand…
- NON ! m’écriais-je. Pas le tailleur !
- Oh que si !

Elle me coursa à travers la pièce en éclatant de rire. Par le plus grand des hasards, la servante qui accompagnait Nari bloquait la sortie… Je tournai autour des meubles et des sièges, affoler à l’idée de devoir passé des heures chez le tailleur.

- Viens ici garnement ! Si je dois t’attraper, je te traine là-bas nu comme un ver ! On verra alors si tu n’as pas envie de ton uniforme !
- Tu n’oserais pas ! lui répliquais-je tandis que je sautais par-dessus un canapé avant de m’arrêter derrière une table à l’opposé de Nari, complètement essouflé.

Le visage de la servante était blanc comme un linge. S’inquiétant sans doute pour le mobilier et pour ma santé, elle paraissait prête à perdre connaissance. Nari, quant à elle, avait l’air de beaucoup s’amuser.

- On parie ? dit-elle en me gratifiant d’un large sourire.

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Message par Caramelli Ven 21 Jan - 22:08

La suite?? geek
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Message par Thyrus Sam 29 Jan - 3:03

Yop !

Alors je ne retrouve pas la suite du chapitre 7 .... XD Je pense que je l'ai écrite sur papier et pas sur l'ordi.

Mais j'ai le début du chapitre 8 ^^

Comme pour l'instant les chapitres sont liés par pair et impair, je peux le poster sans problème de compréhension donc voilà le 8 où on retrouve Risia :p

VIII : .


Risia se trouvait dans sa hutte le soir où l’alerte intrusion avait été déclarée. Réveillée en sursaut par les cris des sentinelles, elle avait saisi un poignard sous sa couche et s’était postée devant l’ouverture qui faisait office de fenêtre. Aucun signe de fatigue ou de sommeil n’était visible sur son visage, personne n’aurait pu dire qu’elle avait dormi un instant plus tôt. Elle se tenait prête à bondir, les jambes fléchies, aux aguets. Dehors, personne n’était en vue. Cependant, une lueur grandissait non loin : une patrouille approchait. Risia ajusta ses vêtements, passa le poignard à sa ceinture, en pris un deuxième dans un coffre et sorti pour attendre la patrouille. Elle s’accroupi contre la paille de sa hutte. Si l’un des espions passait par ici, il serait mort avant de s’apercevoir de sa présence. Elle ferma les yeux. Pour commencer, les seuls bruits qu’elle percevait étaient les pas précipités de la patrouille devant elle, de plus en plus proche. Risia se concentra davantage. Toujours rien. Il n’y avait plus qu’à attendre la patrouille et la rejoindre dans sa traque. Elle ouvrit les yeux et la regarda approcher : Une dizaine d’hommes armés de torches et d’épées. Deux d’entre eux portaient un arc bandé, prêts à décocher un trait mortel. Alors qu’elle abandonnait toute concentration et s’apprêtait à se relever, un milan noir surgit de derrière une hutte non loin et arriva à sa hauteur. Intriguée, Risia laissa monter l’oiseau sur son bras et examina ses pattes en quête d’un message mais celui-ci n’en avait aucun à délivrer.

Les yeux rouges la fixèrent intensément alors que la tête du milan noir se penchait sur le côté.

- Cela fait plusieurs semaines que je n’ai pas vu ton plumage, compagnon des dieux. Ton maître est-il avec toi ? s’enquit Risia, à voix basse.

L’individu ne sembla pas comprendre la question.

- Bien sur qu’il doit être dans les parages. Comment pourrait-il en être autrement, conclu-t-elle.

Alors qu’elle allait hisser l’oiseau sur son épaule, celui-ci sauta au sol dans un éclat de plumes noires et se dirigea vers l’ombre d’où il venait.

- Qu’est-ce que tu fais?

L’animal poussa un petit cri et sembla piétiner d’impatience comme s’il voulait lui montrer quelque chose. Risia s’approcha silencieusement en dégainant son poignard. Elle suivit l’oiseau sur quelques dizaines de mètres entre les huttes puis s’arrêta. Elle entendait une respiration, un souffle très faible et saccadé ainsi que des gémissements. Serait-ce un des espions qui se cachait ? Le bruit provenait d’un ensemble de caisse de matériel entassée à côté d’une habitation. Telle un félin, Risia se mit à courir. Puis elle sauta avec grâce en se retournant en l’air et se réceptionna en face de l’ennemi. La lune se reflétait sur la lame qu’elle pointait vers sa gorge.

Thyrus
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